Quel traitement proposer?

Il existe différents traitements pour combattre un cancer. Certains sont « classiques », d’autres sont « ciblés » en fonction du profil génétique de la tumeur. Parfois, une combinaison de plusieurs traitements peut être proposée au patient.

Les échanges entre le patient et le médecin référent sont essentiels: le choix final est entre les mains du patient.

 

 

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Traitement «classique»

La chirurgie permet d’enlever tout ou partie de la tumeur. La radiothérapie utilise des rayons pour détruire les cellules cancéreuses. La chimiothérapie utilise des médicaments pour éliminer les cellules cancéreuses.

Beaucoup de chimiothérapies «classiques» bloquent la division des cellules. Les médicaments utilisés ciblent non seulement les cellules cancéreuses mais également les cellules saines qui se divisent, ce qui provoque des effets secondaires, comme une diminution du nombre de globules blancs ou la chute des cheveux.

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Traitement «ciblé»

Les médicaments utilisés en médecine de précision ciblent des protéines altérées ou des processus biologiques défectueux qui sont retrouvés spécifiquement dans les cellules cancéreuses du patient.

Il existe plus d’une centaine de molécules médicament connues et utilisées dans le traitement du cancer.

Ces molécules ciblent une centaine de protéines différentes.

D’ici à 2030, on estime à 500 le nombre de nouvelles molécules médicament qui seront disponibles.

 

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Traitement ciblé: le principe

 

 

 

En accumulant des mutations dans leur ADN, les cellules cancéreuses produisent beaucoup de protéines altérées ou surexpriment d’autres protéines. Plusieurs processus biologiques sont par conséquent défectueux.

On estime à plusieurs centaines le nombre de protéines qui sont impliquées dans le développement du cancer.

 

Chaque patient est unique et chaque cancer est unique.

Déterminer quelles mutations sont présentes et ainsi quelles protéines sont altérées ou quels processus biologiques sont défectueux dans les cellules cancéreuses du patient permet de proposer, dans certains cas, un traitement sur mesure.

Objectifs:

1. s’attaquer aux véritables causes de la maladie en bloquant spécifiquement les processus biologiques défectueux présents dans les cellules cancéreuses afin de détruire ces cellules;

2. éviter une résistance à un traitement et limiter ainsi les effets secondaires;

3. ne pas toucher les cellules saines et limiter ainsi les effets secondaires.

 

 

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CHIMIOTHÉRAPIE CIBLÉE: comment ça marche?

1. cibler une protéine altérée

Certaines mutations entraînent l’activation de protéines impliquées dans la division des cellules, comme des protéines appelées EGFR, BRAF, MEK (MEK1) ou ERK.

Il existe des médicaments qui inhibent spécifiquement ces protéines altérées, retrouvées uniquement dans les cellules cancéreuses.

L’interaction entre le médicament et la protéine altérée conduit à la mort des cellules cancéreuses, car les cellules cancéreuses ont besoin de ces protéines altérées pour survivre.

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2. cibler une protéine surexprimée

Des mutations augmentent l’expression de certaines protéines dans les cellules cancéreuses.

Un exemple bien connu est la surexpression de protéines capables d’induire la formation de vaisseaux sanguins. Ces vaisseaux sanguins acheminent les nutriments et l’oxygène nécessaires à la survie des cellules cancéreuses.

Des médicaments ciblant ces protéines «angiogènes» (comme la protéine VEGF par exemple) empêchent le développement des vaisseaux sanguins et vont peu à peu affamer et étouffer les cellules cancéreuses.

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3. cibler un réseau de protéines altéré

Il arrive qu’il n’y ait pas de médicament connu ciblant spécifiquement une protéine altérée. Il est cependant parfois possible de cibler une autre protéine qui interagit avec la protéine altérée et d’interrompre ainsi un processus dysfonctionnel.

Dans l’exemple ci-dessous, la protéine KRAS fait partie d’un réseau de protéines impliqué dans la transmission d’un signal qui contrôle la division des cellules. Lorsque la protéine KRAS est altérée suite à une mutation, elle devient trop active: le signal est amplifié et les cellules se divisent sans contrôle. 

Il n’existe pas de médicament ciblant spécifiquement la protéine KRAS altérée. Le médicament choisi ciblera, dans la mesure du possible, des protéines en aval de KRAS – soit MEK, soit ERK – bloquant ainsi la transmission du signal devenu défectueux. En l’absence de ce signal, les cellules cancéreuses ne peuvent plus se diviser et meurent.

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4. éviter une résistance au médicament

Une mutation peut modifier la forme de la poche dans laquelle s’insère le médicament: le médicament ne peut plus interagir avec la protéine altérée.

La mutation conduit à une résistance au médicament.

Dans ce cas, il est impératif d’adapter le traitement en conséquence afin d’éviter au patient les effets secondaires d’un traitement qui se révélerait inutile.

 

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IMMUNOTHÉRAPIE

Récemment, l’immunothérapie est venue s’ajouter aux chimiothérapies ciblées comme stratégie thérapeutique.

Une immunothérapie vise à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme afin qu’il puisse démasquer et éliminer par lui-même les cellules cancéreuses.

Notre système immunitaire sait s’attaquer aux cellules cancéreuses. Toutefois, en accumulant des mutations, certaines cellules cancéreuses peuvent acquérir toute une série de stratégies pour y échapper.

Certaines mutations conduisent à l’expression de protéines à la surface des cellules cancéreuses qui empêchent le système immunitaire de les attaquer (la protéine PD-L1 par exemple).

Le patient peut alors recevoir un traitement qui cible spécifiquement ces protéines, ce qui aura pour effet de restaurer le bon fonctionnement de son système immunitaire. Ce dernier pourra alors éliminer par lui-même les cellules cancéreuses.

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